L’extraction de la tourbe à Thézy-Glimont

Tourbe, Thézy-Glimont : deux noms qu’a su unir à une autre époque un habitant de la Commune : Eloi Morel, toujours présent parmi nous grâce au monument élevé en sa mémoire.

Dès le Moyen Âge, on s’aperçoit qu’une terre noire extraite des marais et une fois sèche donne un combustible.

En 1313, Isabelle, Reine d’Angleterre, Comtesse du Ponthieu, accorde au Maire d’Abbeville, le droit de tourber pendant 7 ans. Dès lors, l’exploitation de la tourbe se développe énormément et transforme le paysage.

En 1693, les trésoriers de la généralité d’Amiens protestaient contre les abus d’extraction. Pourtant jusqu’alors l’exploitation était difficile et on ne prenait que la couche supérieure de cette source d’énergie.

Heureusement, en l’an 1735, naissait à Thézy-Glimont, un homme, Eloi Morel, qui allait transformer, révolutionner et faciliter l’extraction de cette matière première. En effet, en inventant le grand louchet (visible à la Mairie), il était alors possible d’extraire ce combustible jusqu’à 7 à 8 mètres de profondeur.

Si à l’époque, Thézy-Glimont avait su disposer de voies de communication et si l’Avre avait été plus navigable, Thézy aurait certainement bénéficié alors d’un essor économique plus important en exportant vers Amiens la tourbe renfermée dans ses marais.

La tourbe, cette accumulation de fibres et de fragments végétaux n’a pas seulement été utilisée comme moyen de chauffage. Le Docteur Rasurel au début du siècle y a découvert des pouvoirs médicaux. Elle aurait été efficace pour les bronches, l’abdomen, les articulations, les maladies de peau,…

En agriculture, elle était utilisée comme engrais, on en trouve d’ailleurs toujours, dans les jardineries pour alléger la terre.